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Cape Cod 767. Différent, stylé, jouissif

Mai 2024

Le Cape Cod 767 lougne à la gîte au prés en face de La Rochelle

Cape Cod 767. Différent, stylé, jouissif

Un yacht de poche, à la fois sportif et confortable, ça vous dit ?
Cette proposition est pour le moins originale et n’a pas de véritable équivalent sur le marché. Voici un bateau plein d’idées séduisantes, capable de se faufiler partout.

CONDITIONS DE L’ESSAI :

La Rochelle, vent de secteur Ouest 1 à 3 nœuds, mer plate. Avant même de hisser les voiles, au moment de quitter le ponton, ce Cape Cod à l’allure résolument moderne et construit en infusion sous vide, nous réserve une drôle de surprise. Un système de chaise moteur articulée permettant d’avoir un hors-bord électrique Torqeedo qui, sous voiles, disparaît complètement dans un caisson étanche dédié, est intégré en fond de cockpit sur tribord. La poignée des «gaz» et le boîtier de commande sont déportés et protégés dans un logement ad hoc, à l’intérieur du cockpit sous le plat-bord, comme s’il s’agissait d’un moteur in-bord. L’ensemble est efficace, facile à utiliser, et très bien adapté à ce bateau qui n’a pas du tout de tirant d’eau. Encore une petite astuce maison sur ce Cape Cod 767 : la table, elle aussi intégrée au fond de ce très long et spacieux cockpit un peu en avant des deux coffres, se relève à la manière d’une table à repasser, découvrant au passage une trappe d’accès technique par laquelle on peut accéder au puits de quille.

Cape Cod 767. Différent, stylé, jouissif

UN BATEAU POUR S’AMUSER

Pour le reste, on note de suite l’étrave inversée et le bouchain progressif. Les bordés sont très verticaux, ce qui n’est pas d’une élégance folle, mais il est sans doute difficile d’aboutir à un autre résultat quand on veut rester, comme ici, dans le gabarit routier. À l’inverse, le pont flush et habillé de revêtement synthétique façon lattes de teck, ainsi que les entrées d’eau assez fines, contribuent à une esthétique générale plutôt flatteuse. Précisons avant tout que le Cape Cod 767 a une particularité intéressante : une quille pivotante de 330 kilos entièrement escamotable dans la coque et manœuvrable avec un vérin hydraulique. Une fois cet appendice relevé, le tirant d’eau est réduit à 22 centimètres ! Quant au safran unique, il est sous la voûte et néanmoins pivotant, grâce à un casque intégré dans un décrochement du tableau arrière. Cette formule de quille relevable pivotante et escamotable présente deux grands avantages, en dehors du faible tirant d’eau. Tout d’abord, des performances sous voiles comparables à celles d’un quillard ; ensuite, le transport et les manutentions sont plus simples, le bateau étant aussi bas que possible sur sa remorque. Une autre précision importante : on a hélas manqué de vent pour notre essai à La Rochelle. Juste le temps de tirer un mini-bord sous code 0 à environ 1 ou 2 nœuds, dans un vent qui peinait à dépasser les 2 nœuds. Ensuite, plus rien. D’autant plus frustrant que notre bateau d’essai profitait d’un beau jeu de voiles très complet (grand-voile, foc autovireur, code 0, spi asymétrique). À première vue le bateau semble plutôt vif, on imagine qu’on doit pouvoir s’amuser à la barre.

SEULEMENT DEUX COUCHETTES

On a toutefois pu apprécier l’ergonomie du cockpit. Celui-ci est tout ouvert, sans hiloire ni tableau fermé, ce qui est en phase avec la vocation un peu sportive du bateau. Sans hiloire, mais avec des coussins moelleux intégrés dans les plats-bords et dissimulant des dossiers escamotables tout aussi conforts, car décidément, ce Cape Cod aime surprendre (d’autres coussins sont aussi prévus pour le pontage avant). L’absence de filières peut inquiéter, mais on peut aussi considérer qu’elle fait le lien entre le côté sport et le côté yacht. Le souci du détail a été poussé assez loin. L’on relève ainsi divers petits raffinements du côté de l’accastillage : enrouleur Harken sous le pont pour le foc autovireur, code 0 qui peut rester à poste avec une bosse qui passe sous le pont (comme celle du foc et de l’amure de spi), ou encore ces padeyes Seasmart à attache rapide qui permettent de frapper et d’ôter rapidement les poulies de spi mais aussi les pare-battage. Pas de rail d’écoute de grand-voile, mais un petit palan frappé sur l’arête des banquettes et qui fait office de barber pour affiner le réglage. Le barreur installé au vent peut avoir sous la main à la fois son palan de grand-voile et, devant lui, au winch, son écoute de code 0, de spi… ou son écoute de foc puisque celle-ci est intelligemment montée à plat-pont et revient sur chaque bord. Il manque un bout-dehors pour amurer le spi asymétrique, mais cet espar est disponible en option. Côté emménagements, il ne faut pas rêver. Cependant, le constructeur a prévu deux couchettes sous le pontage avant, autorisant de passer une nuit à bord, mais sans hauteur sous barrots ! ■

CONCLUSION Un dayboat à vrai dire assez étonnant, inclassable, jouant sur tous les tableaux et cultivant les paradoxes… Mais avec un certain bonheur. Le cockpit sans hiloire évoque la performance, tandis que les coussins, la belle table de cockpit ou même les couchettes sous le pontage avant, invitent à la promenade. Mais au final le tirant d’eau minimal est un atout évident et l’on doit pouvoir bien s’amuser à la voile, comme l’ont fait nos confrères étrangers plus chanceux avec la météo rochelaise. On peut se laisser tenter

Texte Sébastien Mainguet Photos Ludovic Fruchaud Sources : Voiles et Voiliers

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